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Íà ôðàíöóçñêîì ÿçûêå. Entre 1936 et 1956 — du Front Populaire a la guerre d’Algerie -, des dizaines et des dizaines de femmes ont hante les nuits blanches des Francais. La Michele Morgan du «Quai des brumes», la Danielle Darrieux de «Premier rendez-vous», les soubrettes et les coquettes de «La Regle du jeu», les «filles» immortalisees par Viviane Romance et Ginette Leclerc, les heroines tragiques et sublimes de l’Occupation, les audacieuses des lendemains de la Liberation, balayees par cette apparition a la fois etonnante et impudique… Brigitte Bardot, «Et Dieu crea la femme»… sont toutes nees des pulsions, de la trajectoire des evenements. Elles appartiennent souvent plus a l’Histoire qu’a l’emotion vraie et pure. Elles ne sont souvent que des marionnettes entre les mains des hommes, qui les manipulent, qui se vengent sur elles, qui les sacrifient a cette notion fondamentale qui regit le cinema francais de cette periode, le machisme. Et pourtant, garces ou angeliques, orphelines ou demi-mondaines, meurtrieres ou consolatrices, ces femmes appartiennent a notre plus belle memoire: celle d’un passe recompose par le cinema